Plusieurs articles de JCB parus dans la presse libanaise
Page 2: Questionnaire de Proust paru dans L'Orient Litteraire 2008
Page 3: Vincent, Mohammad et moi (octobre 20, 2011)
Page 4: Le Normandy(ie) : souvenirs, souvenirs...
Page 5: QANATER ZBEIDEH, SOS !
Page 6: L'asphalte est-il soluble dans l'eau?
Page 7: Gendarmerie (Août 2008)
Page 8: Les larmes contre les armes (Août 2006)
Page 9: Ah! Le Mandat (27/7/2006)
Page 10: Champ de TYR (Juillet 2006)
Page 11: Et toi aussi Beau-Fils! (Avril 2006)
Page 12: Aéroport Rafic Hariri (Janvier 2006)
Page 13: Ballade des Libanais du temps jadis (14/5/2005)
Page 14: Je suis né un 13 Avril (13/4/2005)
Page 15: Il est douze heures cinquante cinq (Février 2005)
Page 16: Éteignez donc, M.Kandil (Avril 2002)
Page 17: Adieu, veaux, vaches… (Janvier 2001)
Page 18: Reflexions sur la politique de l'audiovisuel (Août 2000)
Page 19: Les sources de La Fontaine (Août 1992)
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Interview de JCB paru dans le journal AL BALAD du 6 février 2008 (page 15)
Lettre ouverte à n'importe qui
par Naji Boulos
Je ne sais à qui adresser cette lettre car dans ce pays personne n'est responsable et tout le monde se renvoie la balle.
Depuis dix ans, lorsque je quitte mon bureau situé à Sin El Fil pour rentrer chez moi dans les hauteurs du Metn, j'emprunte la route dite "de la mer". Cette route, que mon père décrivait de paradisiaque, car c’est là qu’il fuguait avec ses amis pour nager nus dans la mer près des champs de bananiers, n'a plus rien d'idyllique, bien au contraire.
Tout d'abord je longe le fleuve de Beyrouth, ses égouts et sa puanteur, j'arrive à la Quarantaine pour être envahi par l'odeur des abattoirs et des usines d'incinération puis je longe le fameux dépotoir de Bourj Hammoud et sa montagne d'ordures qui s'accumulent, depuis 15 ans, à ciel ouvert.
Plus loin, le paysage n'est guère plus agréable avec, à gauche et à droite du boulevard, les réservoirs de pétrole et de gaz suivis d'une série d'immeubles vétustes, d'usines délaissées et délabrées, et quelques boutiques chics mal placées.
Et puis soudain, Miracle !, les automobilistes découvrent un tronçon de 50 mètres ouvert sur la mer, une petite plage typique qui nous rappelle que la mer est bien là, à 20 mètres, mais on ne le voit pas. Parfois avec un peu de chance, au soleil couchant, je croise des pêcheurs qui retirent lentement leur filet remplis de poissons. Dans tout ce parcours, c'est la seule échappatoire, le seul indice qui nous prouve que le Liban est toujours un pays méditerranéen. Parce qu’après, la situation se dégrade à nouveau, avec la Marina de Dbayé, ses trous béants, sa corniche en béton, ses blocs de pierre hideux jetés dans la mer.
Chaque jour, je me dis : pourvu que ca dure. Mais au Liban, il est interdit de rêver, depuis 10 jours un bulldozer recouvre lentement mais sûrement ce dernier tronçon de plage. Bientôt, un nouvel édifice verra le jour et la vue de la mer disparaîtra à jamais.
Qui est responsable? Qui a donné l'autorisation d’entamer les travaux? Le ministre des Travaux publics, le Mohafez du Metn? Le président de municipalité d'Antélias? Les députés du Metn ? Qui sont ces entrepreneurs véreux sans foi ni loi qui ne reculent devant rien pour se remplir les poches?
Le Liban se défigure de jour en jour, et les responsables sont aux abonnés absents quand ce n’est pas eux les commanditaires de ces travaux illégaux.
Quand à nous, Metniotes, il nous faudra aller encore plus loin pour voir la Grande Bleue parce que maintenant, c’est officiel, la vue sur la mer dans le Metn, n’existe plus.
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